École d'été de sciences cognitives 2012 : L'évolution et la fonction de la conscience
Des connaissances qui se multiplient, le nombre de traducteurs professionnels qui plafonne, des fonctionnaires qui font eux-mêmes leurs traductions, la démocratisation de la traduction avec des outils comme Google Traduction? Ah j'oubliais, des tarifs à la baisse.
Comment pouvons-nous nous adapter à cette nouvelle réalité? J'ai trouvé des éléments de réponse à l'École d'été organisée par l'Institut des sciences cognitives de l'UQAM du 29 juin au 9 juillet (http://www.summer12.isc.uqam.ca/page/renseignement.php). Les conférences auxquelles j'ai assisté m'ont permis de comprendre que pour nous imposer, il faudra recourir à la dictée certes (avec des bons logiciels de reconnaissance vocale), mais que cette technologie n'est pas suffisante en soi. Il faut la compléter avec la respiration consciente. La respiration consciente agit comme un pace maker, un genre d'oscillateur qui permet à notre cerveau d'utiliser les ondes gamma (les plus hautes fréquences) et de synchroniser nos deux hémisphères.
Pourquoi me direz-vous? Pour avoir accès simultanément à toutes les fonctions de notre cerveau auxquelles nous faisons appel pendant l'opération traduisante, et qui normalement sont en compétition les unes avec les autres (d'où la difficulté d'organiser notre pensée que nous éprouvons trop souvent), et ultimement à notre conscience.
Le cerveau préfère travailler en mode automatique, c'est plus économique. C'est ainsi qu'il travaille quand nous lisons un texte. Mais lorsque nous traduisons, c'est grâce à la conscience que nous intégrons toutes les informations contenues dans le texte de départ pour les transposer dans la langue d'arrivée. La conscience se manifeste sporadiquement (éclairs de conscience), sans doute dans le cortex préfrontal. C'est un atout important.
À l'École d'été, nous avons abordé la conscience sous toutes ses formes : plantes, animaux, êtres humains et intelligence artificielle. Je suis persuadée que les plantes et les animaux sont dotés d'une conscience plus ou moins développée, selon leur évolution. Toutefois, je ne crois pas que les robots en aient une, bien que certains ingénieurs en robotique soient d'avis contraire.
Les outils comme Google Traduction n'auront jamais de conscience et pour cette raison, ils demeureront limités. Personne ne pourra prendre la place d'un traducteur selon moi, mais les traducteurs devront composer avec la multiplication des outils pour répondre aux besoins grandissants en traduction et s'adapter à la baisse des tarifs qui nous guette.